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My Marseille

Photo "by" JR (AMOR - FATI)
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This third anniversary issue of the 75th anniversary of the magazine Marseille brings together some forty great witnesses, all women and men of conviction, knowledge and talent, intimately linked to Marseille by birth or by the hazards of life. So many personal adventures that combine and singular glances that cross to write and draw in the past, present and future the strong image of an extraordinary city that moves in the heart those who approach it and impresses them forever with its imprint.  

Older and younger than all the others in France, more beautiful than the most beautiful, with its harbour, its creeks, its islands, its seaside villages, popular and plural, rich in all its experiences and always in advance of an idea, Marseille is for them as for me and for all of us "Marseille The City, Marseille My City".               

Pierre ÉCHINARD                                                                                                     

Ce troisième numéro anniversaire des 75 ans de la revue Marseille réunit une quarantaine de grands témoins, tous femmes et hommes de con­viction, de savoir, de talent, intimement liés à Marseille par la naissance ou par les hasards de l’existence. Autant d’aventures personnelles qui se combinent et de regards singuliers qui se croisent pour écrire et dessiner au passé, au présent et au futur l’image forte d’une ville hors du commun qui touche au coeur ceux qui l’approchent et les marque à jamais de son empreinte.Plus vieille et plus jeune que toutes les autres en France, plus belle que les plus belles, avec sa rade, ses calanques, ses îles, ses villages de bord de mer, populaire et plurielle, riche de toutes ses expériences et toujours en avance d’une idée, Marseille est pour eux comme pour moi (1) et pour nous tous "Marseille La Ville, Marseille Ma Ville".

Pierre ÉCHINARD

 

Mon Marseille

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Nous sommes toujours attachés à nos racines. Les miennes sont de l’autre côté de la méditerranée, au Maroc.  J’ai découvert Marseille à l’âge de huit ans et je me considère aujourd’hui comme Marseillais à part entière. Ces racines profondes, sont certainement coupables des aplats posés sur la toile. Fier de mes premières toiles parisiennes, on me dira «  ça ressemble à Marquet ! ». Inconnu alors, mais lorsque je le découvre c’est un choc, une émotion, et je me dit oui, je veux que « ça » ressemble à Marquet. Après tout découvrir signifie « ôter ce qui couvre », voir ce qui était devant nous sans le savoir. Plus tard, je retrouverai la couverture du  Lagarde et Michard de terminale, illustrée d’une vue du Pont Saint Michel, qui aura peut être œuvrée dans les synapses de ma mémoire. Je désire ainsi, m’imprégner, de manière plus ou moins consciente des odeurs du port, des reflets d’huile sur l’eau, kaléidoscope de bleus barré du blanc d’une barque, de l’ocre du fort en fin d’après midi, des montagnes roses qui enserrent ma ville. Alors je me met à rêver : c’est à cette fenêtre qu’Henri Manguin posa son chevalet ? C’est ici que Paul Cézanne tourna le dos à Auguste Renoir lors de leur rencontre à l’Estaque ? Louis Mathieu Verdilhan était là pour peindre son port ?… Le ciel est aujourd’hui celui du Vieux-Port de Charles Camoin, après le mistral la mer se pare du bleu outremer de Jean-Baptiste Olive. Oui, j’aime à tisser les méandres de l’inconscient, conscient de l’héritage à venir. C’est mon Marseille.

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My Marseille.

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We are always attached to our roots. Mine are on the other side of the Mediterranean, in Morocco.  I discovered Marseille at the age of eight and now consider myself as a true Marseille citizen. These deep roots are certainly guilty of the flat spots placed on the canvas. Proud of my first Parisian paintings, people will tell me "it looks like Marquet! ». Unknown at the time, but when I first discovered it it was a shock, an emotion, and I said to myself : « yes, I want it to look like Marquet ». After all, discovering means "removing what covers", seeing what was in front of us without being aware of it. Later, I will find the cover of the Lagarde and Michard of the final year of high school, illustrated with a view of the Pont Saint Michel, which may have been worked on in the synapses of my memory. I thus wish to be immersed, in a more or less conscious way, in the smells of the port, in the reflections of the oil on the water, kaleidoscope of blues crossed by the white of a boat, in the ochre of the fort in the late afternoon, in the pink mountains that surround my city. Then I start dreaming: it is at this window that Henri Manguin placed his easel? It was here that Paul Cézanne turned his back to Auguste Renoir when they met at l'Estaque? Louis Mathieu Verdilhan was there to paint his port?... The sky is today the one of Charles Camoin's Old Port, after the mistral the sea is adorned with Jean-Baptiste Olive's ultramarine blue. Yes, I like to weave the meanders of the unconscious, aware of the heritage to come. This is my Marseille.

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